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Science et pseudo-science

Où se situe la limite ?

Posté dans Sujets de société — le 19 mai 2015

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Dans les années 2000 à 2010, certains mots ont pris de l’importance, dont celui de pseudo-science, que l’on oppose à science. Mais, en quoi quelque chose est-il considéré scientifique, ou pseudo-scientifique, et comment pouvons-nous établir clairement la séparation entre les deux ? Aussi, on accuse souvent des individus de pseudo-science, et notre époque est saturée de science entremêlée d'idéologie. Il est très important de connaître la limite qui les sépare. Nous revenons donc ici sur cette séparation, pourtant si simple et si claire lorsque bien comprise. Cette séparation, cependant, n'est pas où la majorité des gens la croit.

Des mots assez nouveaux

Il faut dire qu’en France, (et donc dans le monde francophone en général), le terme « pseudo-science » est inauguré par le titre d’une revue de l'« AFIS–SCIENCE… et pseudo-sciences » en 1985.

C’est seulement à partir du moment qu’on a commencé à utiliser plus massivement le mot « pseudo-science » qu’on a pu commencer à établir la dichotomie (séparation binaire) Science contre Pseudo-science, un peu comme deux équipes de sport se faisant face.

Mais pourtant, il est important de comprendre qu’avant que le mot « pseudo-science » soit abondamment utilisé, il y a eu, avant les années 1980, « ce qui est du domaine de la science » et ce qui n’en est pas. Or, le « non-scientifique » n’est pas la « pseudo-science », parce que ce qui n’est pas scientifique, c’est ce qui ne relève tout simplement pas de la science. Or, l’idée de pseudo-science renvoie, étymologiquement, à une « fausse science », bref à quelque chose qui se fait passer pour science mais qui ne l’est pas, qui aimerait donc être science.

Le glissement est le suivant : pour être considéré valide, aujourd’hui, un champ de la connaissance DOIT être considéré « science », sinon il doit être rejeté de suite. Mais, les savoirs non-scientifiques, jadis, n’en étaient pas moins considérés comme des savoirs très valides !

C’est quoi, la science ?

La science est extrêmement simple. Extrêmement simple. Comme dans : précisément tout le monde peut comprendre le principe.

La science, donc, c’est : tout savoir qui est produit par la méthode scientifique. Ainsi, la science, et ce qui est scientifique, c’est une réponse à une question, mais une réponse qui sort du traitement que l’on fait par une méthode qu’on appelle « la méthode scientifique ».

C’est quoi, cette méthode scientifique ?

La méthode scientifique, c’est une méthode d’observation de la réalité qui passe par l’expérimentation, en identifiant des données observables, en les qualifiant ou les quantifiant (en chiffres), pour pouvoir en dégager des répétitions (reproductibilité), et que dans ces répétitions, une « loi » puisse être dégagée.

La science, c’est donc appliquer une méthode qui consiste à observer (à l’œil ou avec des instruments) des « cas d’expérimentation » où on cherche une reproductivité, qui nous permet d’établir une loi (qui nous permet ensuite de prédire le comportement des futurs cas.)

Plus simplement, la science, c’est la volonté d’identifier des « lois » qui passent par le schéma « Cause -> Effet », bref, la causalité.

Donnons des exemples de science naturelle. Newton a trouvé, en observant le comportement des objets soumis à la gravité une loi qui porte son nom aujourd’hui : Force = Masse x Accélération (F=ma). Cette loi, (du moins dans ce coin de l’Univers), est valide dans chaque « cas d’expérience ». C’est une loi qui est reproductible, et qui fonctionne chaque fois. C’est donc une loi « Cause -> Effet ». La cause de la Force soumise sur l’objet, c’est sa masse et l’accélération gravitationnelle (constante sur la Terre) qui agit sur lui, donc : F=ma.

Ainsi, en science, on observe des événements se produire, et on tente de trouver une constante, une régularité, et on veut retrouver une reproductibilité, pour dégager une « loi toujours valide ».

Bien que l’idéal en science soit la « causalité » (trouver des lois qui sont toujours valides), plusieurs domaines scientifiques n’ont presque jamais dégagé de causalité.

C’est surtout le cas dans les domaines des « sciences humaines ». Pourquoi cela ?

Parce que, plus les facteurs d’influence probable sont nombreux dans l’environnement d’observation, plus il est difficile de contrôler tous ces facteurs (variables), pour isoler deux facteurs et trouver entre eux un lien de causalité.

Lorsqu’on peine à trouver ce lien, en science, on a tendance à vouloir identifier des risques probables. Plutôt que d’affirmer haut et fort un lien causal entre deux facteurs (par exemple, la consommation de viande et la probabilité de mourir d’une crise cardiaque), on aura plutôt tendance à affirmer que selon des études qui font état de centaines, ou de milliers de cas d’observation, on a pu constater que dans des conditions déterminées, avec la méthode scientifique, couplée avec des méthodes plus spécifiques comme double-aveugle, aveugle, on détermine qu’on a trouvé une « corrélation » (donc une tendance statistique à ce qu’il y ait un « lien » entre notre supposée Cause et notre supposé Effet, sans pour autant pouvoir dire qu’il y a causalité, auquel cas la corrélation arriverait à 100%, et ce, à chaque reproduction).

Il était extrêmement important de comprendre ici que, la science, en son principe, est super simple. C’est une observation de la réalité qui veut trouver des lois, toujours valides, à chaque reproduction d’une expérience où on retrouve cette loi.

Quand on ne peut pas trouver de telle loi, on tente de trouver des risques forts (très bonnes corrélations) qu’il y ait une loi, bien qu’on ne puisse pas dire qu’il y ait de loi.

N’oublions pas de dire qu’évidemment, lorsqu’on tente de reproduire une expérience, on la remet chaque fois en question de fond en comble. Il n’y a pas de « dogme » possible en science. C’est-à-dire qu’une personne ayant réellement l’esprit scientifique ne rira pas lorsqu’elle entendra une hypothèse, aussi folle puisse paraître cette hypothèse. Cette personne scientifique aura plutôt le réflexe de demander aussitôt : y a-t-il eu expérience, ou tentative de vérifier un lien de causalité ? Comment serait-il possible de tenter de vérifier cette hypothèse ? Cette personne toutefois, n’aura jamais le réflexe de ridiculiser.

Gardons toujours à l’esprit ces illustres exemples d’inventeurs, de penseurs, ou de scientifiques, qui ont trouvé des causalités par accident, ou qui défendaient leur thèse en allant à contre-courant des savoirs admis de toute une société, et qui, finalement, ont eu raison, alors qu’ils étaient ridiculisés, voire même menacés, au moment de parler.

Comment la science fonctionne aujourd’hui ?

La science d’aujourd’hui a majoritairement cessé de trouver des causalités. Pourquoi ? Parce que les lois causales sont assez difficiles à déterminer, et que les grandes lois de causalité ont été trouvées il y a plusieurs siècles déjà.

La science, toutefois, et ce pour toutes les lois qu’elle affirme avoir dégagées de ses observations de la réalité, devrait reproduire les expériences encore et toujours, afin de les revérifier et s’assurer que les lois jadis trouvées sont vraiment valides.

D’ailleurs, certains « grands » chercheurs, dans l’histoire de la science, ont établi leur renommée en osant remettre de vieilles lois en question, et ainsi en trouvant de nouveaux chemins afin de mieux répondre aux questions de leur discipline (que ce soit en sciences naturelles, ou en sciences humaines).

La science, donc, aujourd’hui, est majoritairement dans les mains de « professionnels de la science », donc logiquement hors des mains des « gens ordinaires » qui au fil du temps n’y ont de moins en moins compris quelque chose, sauf les grands clichés, perçus comme des dogmes. Exemple : aujourd’hui, il apparaît évident que le soleil tourne autour de la Terre. Pourtant, les gens ne sont pas intéressés plus que ça à la démonstration logique, partant d’observations astronomiques, qui permettent effectivement d’établir les lois causales du phénomène observé.

Pourtant, c’est ce qui intéresse l’esprit de la science, car, comme on le soulignait précédemment, la science n’accepte pas les dogmes ou les idées « évidentes » sans les avoir mises à l’épreuve de l’expérience.

Mais, le plus important à comprendre, c’est que la science, qui demeure une idée très neutre, n’est pas « utilisée » aujourd’hui par des entités neutres.

La science n’est pas produite par des entités neutres

La science, dans son fondement, reste ce qu’on vient de dire. Pourtant, depuis des décennies maintenant, il y a eu la formation d’une « caste » d’experts : les « scientifiques », et plus encore, « la communauté scientifique ».

On peut également remarquer que le type de réseautage humain que cela provoque, avec, il ne faut jamais l’oublier, les dynamiques qui ont cours dans notre modèle social, soient : la compétition, l’économie capitaliste (avec ses entreprises profitables, et ses entreprises qui font faillite), le matérialisme (vivre la vie au niveau matériel, dégagé de religion, sans se soucier d’avoir des comptes à rendre dans l’au-delà, après), et le potentiel de corruption (surtout lorsqu’on a des idées de réussite qui passent par le luxe, la richesse, et la grosse maison dans les beaux quartiers alors qu’on provient d’une famille de la classe très, très moyenne).

Le tronc commun à tout ceci est : la profusion d’argent, ou l’absence d’argent.

Ce qui fait qu’une chaire de recherche cherche, c’est qu’elle en a les moyens financiers, ou pas.

Or, les questions de neutralité de cet argent, alors, deviennent cruciales. La question, aussi : « Qui cherche ? », devient cruciale.

En effet, prenons l’exemple d’une compagnie pharmaceutique qui effectue elle-même, avec ses moyens financiers, les recherches d’efficacité et de non-toxicité sur son propre produit qu’elle souhaite commercialiser, et qui pourrait aller chercher des milliards de dollars de bénéfices de ce produit.

Comment appelle-t-on la situation dans laquelle se trouve la compagnie ? Réponse : le titre suivant :

Le conflit d’intérêts

Le conflit d’intérêts est la situation dans laquelle quelqu’un a intérêt à ce que la réponse à une question tombe en sa faveur plutôt qu’en sa défaveur.

On observe des conflits d’intérêts en science, mais aussi en justice, ou dans tellement de domaines de la vie en société. En justice, on appelle cela « être partie prenante » dans une affaire.

Or, en science, il faut absolument éviter les conflits d’intérêts. Un conflit d’intérêts peut arriver à cause de l’argent, à cause de croyances religieuses, ou à cause de toutes sortes de raisons, finalement. Aujourd’hui, toutefois, on parle très souvent de causes financières.

Que l’on en revienne à notre exemple de la pharmaceutique, ou qu’on pense tout simplement aux chercheurs qui sont désespérés de trouver des sources de financement pour que leur équipe survive.

Ainsi, la science n’est pas neutre, parce qu’elle n’a pas le « luxe » de l’être, dans plusieurs cas. La raison à cela est que les scientifiques ne sont pas protégés financièrement pour les isoler dans un monde où ils n’auraient pas du tout à se soucier de trouver des fonds pour leurs travaux, sous peine de se retrouver au chômage.

Si l’on veut une science plus neutre et plus vraie, il faudra libérer la science de cette contrainte économique. Cela crève les yeux.

Il ne faut jamais oublier que tous les groupes scientifiques sont liés par cet impératif monétaire, et sont soumis à l’ « approbation des pairs », donc ne peuvent pas remettre en question « les grandes idées défendues par la communauté ».

Mais ce n’est pas encore fait. Toute cette situation nous amène à parler de la dynamique globale engendrée : un genre de dictature scientifique s’est mise en place.

La « dictature » scientifique

Comme on le disait plus haut, la science ne fait presque plus dans la « recherche de causalités », mais fait beaucoup dans « les probabilités de risques » de corrélations, en affirmant rarement qu’un lien de causalité existe et a été trouvé entre deux facteurs.

Cette « science » est sécrétée par une « communauté scientifique », composée d’ « équipes de chercheurs », qui, on l’a vu, sont des entités non neutres, soumises à des impératifs économiques et autres (comme on l’a vu).

La façon de faire la science est donc devenue très statistique, passant par de longues et souvent fastidieuses « études scientifiques », très quantifiées, qui ne deviennent compréhensibles que par des « experts ».

Ce qui fait que les non-experts, soit quelque chose comme 95% des citoyens, se retrouvent dans une étrange situation : celle de la confiance aveugle à des affirmations incompréhensibles qui sont « dites scientifiques », et donc acceptées puisque « dites scientifiques » par une « communauté scientifique ».

Ainsi est née l’ « étampe » d’approbation « approuvé scientifique par la communauté scientifique », donc… « vrai », « crédible », « faisant autorité » et « ce sur quoi baser notre vision du présent, de l’avenir, et parfois même du passé ».

Mais si on avait à dire quelque chose sur la science, c’est qu’elle ne vaut strictement rien si elle n’a pas la capacité d’être expliquée rapidement, clairement, et démontrée aussi rapidement, de façon intelligente et intéressante.

Or, la science d’aujourd’hui est exprimée dans un langage hermétique compris par personne, « maîtrisée » par moins de 5% des citoyens, et qui proclame qu’elle a l’autorité et la vérité, puisqu’elle –et elle seule– produit la science.

Il ne faut non plus jamais oublier que lorsque les équipes de chercheurs « valident encore » les thèses scientifiques, ils ne sont pas des centaines à tenter de reproduire une expérience. Aussi, la communauté scientifique est composée de milliers d’équipes qui ont leur champ d’expertise extrêmement précis. Donc, quand on parle de la communauté scientifique, on ne veut jamais dire que tous ces chercheurs ont une connaissance et une expérience approfondie de chaque question soumise à la science.

Par exemple, dans le cas des « changements climatiques », lorsqu’on entend que « la communauté scientifique » s’est exprimée et qu’il y a eu des dizaine de milliers de signataires qui approuvent qu’il y a des changements climatiques, et que lorsqu’on consulte ces signatures, on se rend compte que plusieurs de ces « scientifiques » sont, par exemple, médecins généralistes, et qu’ils n’ont absolument aucune connaissance ou expérience particulière de ces questions de recherche, on se rend bien vite compte que quelque chose cloche. C’est-à-dire que, l’idée à retenir est que ceux qui ont vraiment la puissance de remettre en question des questions de recherche, dans la communauté scientifique (ceux qui ont fait de ces questions leur domaine de recherche), sont peu nombreux parmi la communauté scientifique elle-même.

La « communauté scientifique » avance donc l’argument d’autorité, et aller à « contre-sens » est donc déclaré : obscurantisme, passéisme, charlatanisme, pas sérieux, complotiste, dangereux, et pseudo-scientifique.

Science et pseudo-science

On en arrive donc à l’idée des deux équipes sportives qui se confrontent : science et pseudo-science. Le nouveau critère autour duquel, aujourd’hui, on baptise quelque chose de pseudo-scientifique est celui qui repose sur l’acceptation, ou non, de travaux par la « communauté scientifique ».

Or, nous le redisons, le seul critère valide qui permet de valider si quelque chose est scientifique ou pas, c’est de voir si la question de recherche a été soumise aux critères d’expérimentation de la méthode scientifique.

Ces critères, nous le rappelons, sont : 1. Question, 2. Hypothèse, 3. Expérimentation (observation), 4. Réflexion sur cette expérience et tentative de trouver une cause et un effet, puis 5. Tentative ensuite de reproduire l’expérience, afin de voir s’il y a réellement une cause et un effet, ou si l’on s’est trompé.

Il n’y a DONC aucun rapport avec l’approbation, ou non, d’une soi-disant communauté scientifique.

La « vraie science », se détermine par l’idée : « Est scientifique une réponse à une question qui a été déterminée par la méthode scientifique, et qui a pu trouver réponse grâce à cette méthode ».

Ainsi, la seule question à se poser quand on est devant quelque chose qu’on nous dit qui est de la science ou de la pseudo-science est celle qu’on vient d’exposer.

Les délires et les charlataneries

Certaines théories avancées par des expérimentations utilisant la méthode scientifique, qui sont aujourd’hui classées par la « communauté scientifique » comme « pseudo-science », pourraient dans quelques années, être considérées comme « scientifiques », et il arrive souvent, dans l’histoire de la science, que l’on se rende compte qu’une théorie jugée « scientifique », ayant été découverte par une équipe de chercheurs il y a plusieurs années, soit finalement strictement fausse ou erronée.

En somme, dans le monde de la science, et dans le monde (assez nouveau) de la pseudo-science, il y a des délires et de la charlatanerie, et de la fausseté.

La vraie question, donc, est encore une fois, d’oser s’investir soi-même et de s’intéresser profondément aux questions scientifiques, sans penser recevoir tout cuit dans le bec une réponse d’une « communauté scientifique » hors de tout soupçons. On a vu que le monde n’est pas si simple, et que les conflits d’intérêts existent. Ainsi, chaque fois qu’on croise une théorie, que ce soit en science ou « pseudo-science », on peut avoir à faire à un délire ou à des charlatans. Est-ce qu’on peut conclure que tout est délire ou charlatanerie pour autant ? Non. Il faut cependant être prêt à l’éventualité.

Nous vous suggérons fortement de lire notre court article « Le principe de précaution », qui vous permettra de bien comprendre l’importance de cette question.

La validité des savoirs non-scientifiques

Les savoirs non-scientifiques sont majoritaires dans l’histoire de l’humanité. Bien sûr, si on a cherché à identifier les lois de l’Univers depuis le début, pour savoir comment fonctionne notre monde, et espérer répondre définitivement aux questions qui fondent notre vie, on n’a pas eu besoin de l’idée scientifique pour le faire.

Et il faut même dire que la science a ses limites : tout ce qui n’est pas directement observable la dépasse ; elle n’a plus les compétences pour affirmer quoi que ce soit là-dessus.

Les grandes questions de la vie dépassent le domaine de l’observation et de l’expérimentation, et pourtant, ce sont les questions les plus importantes. Ce sont les questions métaphysiques.

Ces questions ne peuvent pourtant pas être approchées par la science, car la méthode scientifique est impuissante face aux « Pourquois », mais toujours puissante pour les « Comment ça fonctionne ? »

Donc, pour résumer, si l’on peut dire « Comment fonctionne un atome », on ne pourra jamais dire « Pourquoi les lois de l’atome sont celles-là », ou encore, « Où est-ce que ces lois sont codifiées ? »

Ces questions, qui dépassent le « Comment », sont des questions non-scientifiques, mais des questions auxquelles on tente quand même de répondre, afin de donner du sens à l’Existence de l’Univers, à ce qui existe tout simplement. En effet, la question ultime est : « Pourquoi quelque chose, plutôt que rien ? »

Et toutes les autres questions s’en déclinent : « Pourquoi j’existe ? » « Pourquoi la mort ? » « Pourquoi le temps ? » etc.

D’autre part, les savoirs non-scientifiques sont aussi des savoirs qui peuvent être hérités des savoirs ancestraux, lesquels sont plutôt des réflexions sur la vie, sur le temps, sur le « vécu » en général et ce qu’il apprend aux individus sans passer par le formalisme de la méthode scientifique. Ce vécu, même, qui peut faire surgir une intuition très précise, et qui se trompe rarement. Tous ces savoirs, non-scientifiques, ne peuvent pas être invalidés PARCE QUE non scientifiques. Ils ne sont pas de la science, mais gardent quand même leur validité.

Bonus : Sciences dures ou molles

…Ou la confrontation entre sciences naturelles et sciences humaines.

On entend souvent, encore une fois comme dans des équipes sportives, des étudiants de sciences naturelles (physique, chimie, etc.) entrer en confrontation avec des étudiants de sciences humaines (histoire, sociologie, science politique, etc.). Les étudiants en sciences naturelles sont souvent fiers de dire qu’ils sont en sciences dures, alors que les sciences humaines, c’est les sciences molles, ou « les sciences vacances ».

Rien ne pourrait être plus faux. On dira même que ça tend à être le contraire. Voici pourquoi.

Les sciences naturelles, bien que très mathématisées et modélisées, traitent de la nature, mais ont la capaicté d’enfermer la nature dans des laboratoires où la nature devient simplifiée, et où l’expérimentation se limite à l’analyse de quelques facteurs seulement.

Or, dans l’expérimentation des sciences humaines, les chercheurs ne peuvent pas isoler les variables, et doivent travailler avec la complexité du monde humain. C’est ce qui rend les sciences humaines tellement dures, en effet. Toutefois, il faut que l’expérimentation soit prise très au sérieux et que le chercheur garde à l’esprit toute cette complexité du social. Ainsi, il n’est absolument pas normal que des gens qui aspirent à la science, en sciences humaines, se la coulent douce, parce que c’est justement supposé être une discipline compliquée.

Dans les deux cas, la méthode scientifique est appliquée, et il y a recherche de causalités. Il n’y a donc pas de science dure, ni de science molle, et aucune science n’est plus science qu’une autre, du moment que chaque science utilise la méthode scientifique. Lorsqu’une discipline n’utilise pas la méthode scientifique (comme on l’a mentionné précédemment), on aura à dire que c’est un savoir non-scientifique, ou tout simplement : une discipline (et non une science).

Conclusion

« Science » et « Pseudo-science » sont, on l’a vu, une mauvaise façon de catégoriser la réalité. Il faudrait plutôt parler de « Ce qui utilise la méthode scientifique » et « Ce qui n’utilise pas la méthode scientifique ». Il faudrait également toujours avoir à l’esprit les conflits d’intérêts, les motivations des chercheurs qui tentent de produire du savoir scientifique, qu’ils aient un doctorat ou non, et tenter surtout d’identifier les charlatans, que ce soit du bord « science », ou du bord « pseudo-science ». Mais comme on l’a dit, le plus urgent, c’est de libérer la science des impératifs financiers.

Il nous faut une science neutre, ou du moins, la plus neutre possible. Et l’idée de « communauté scientifique » nous semble dangereuse par l’idée d’institutionnalisation de « dogmes scientifiques » (un pur paradoxe).




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